jeudi 10 avril 2008

En "vacances"

Je viens de terminer les 2 semaines les plus chargées de cette année scolaire: 4 jours par semaine d'affilée de journées de 10h maxi 6h mini (transports + travail) loin de ma fille avec possibilité de tirer mon lait 2 fois quand je suis partie 10h, 1 fois quand je suis partie 6h. Après avoir eu plusieurs jours de suite la mauvaise surprise de ne pas pouvoir accéder à la salle où je tire habituellement mon lait (lait tiré en 5mn pendant la pause, 2h plus tard que d'habitude + en ayant oublié les bouchons des biberons à la maison pour découvrir la moitié du lait renversé dans mon sac en arrivant = grosse crise de larmes), j'ai découvert en discutant avec des collègues l'existence de la cuisine/salle de repas du personnel avec évier, prise électrique et verrou à l'intérieur qui me permet d'avoir une solution de secours au cas où.

L'Avent double pompage est décidément un bon investissement: le sac est très discret, relativement léger et peut contenir tout l'équipement nécessaire, les sacs isothermes contiennent jusqu'à 2 biberons et l'appareil ne fait pas trop de bruit.

Un des aspects les plus difficiles dans l'allaitement pour moi est le manque de culture de l'allaitement. J'ai la chance d'avoir un patron qui m'a facilité la tâche en m'affectant cette année dans un bâtiment où se trouvent des salles permettant de s'isoler et contenant des frigos. Mais les collègues ne comprennent généralement pas du tout ce que je vis ou pour certains pourquoi je me complique la vie comme ça.

Ces 2 semaines de vacances me permettent de prendre un peu de distance avec ce satané tire-lait, sauf le soir où je continue de tirer mon lait religieusement avant d'aller me coucher afin de faire grossir mon stock au congélateur, stock garant, avec la balance, de ma tranquillité. Quel bonheur de donner mon lait directement à ma fille et partager ce moment avec elle. Quel soulagement de voir ma lactation stimulée et la probabilité de tenir les 6 mois minimum que je me suis fixée augmenter.

Malgré cela trop peu de temps pour tout concilier: la vie de famille, le travail, les travaux, etc et pourtant un besoin impérieux de prendre du temps pour échanger sur ce que nous vivons en ce moment et dont nous ne pouvons parler qu'avec très peu de gens pour différentes raisons: je ne connais personne qui allaite et travaille en ce moment, j'ai peur de lasser les gens à ne parler que ma fille et de ma nouvelle vie dans laquelle je me sens comblée mais débordée parce que nous essayons de faire trop de choses à la fois. J'imagine que tous les jeunes parents ont eu cette même sensation mais l'allaitement en plus du travail ou plutôt en même temps que le travail me donne l'impression d'en faire plus et je ressens précisément ce sentiment de "supériorité" si bien décrit par Mamanana parce que c'est parfois tellement difficile que je suis très fière d'y arriver.

Une nouvelle fierté hier d'avoir réussi à éviter un engorgement de la partie supérieure de mon sein jamais vidée par ma fille puisque je l'allaite toujours en position classique. Depuis le réveil mon sein était tendu et douloureux et je croyais que c'était parce qu'elle ne l'avait pas bien vidé et que le problème allait se résoudre à la prochaine tétée. Mais non. Grâce à un article de Grandir autrement sur les différentes positions de l'allaitement dans lequel ils avaient décrit et illustré les différentes possibilités, nous avons pensé à coucher ma fille sur le dos dans notre lit, puis je me suis positionnée au dessus d'elle comme si je faisais des pompes avec sa tête sous mon sein gauche et ses pieds sous mon épaule droite de manière à ce que son menton appuie sur la partie supérieure de mon sein et la vide correctement. Très efficace.

Encore une fois, ce qui m'a frappée c'est que nous avons obtenu cette information grâce à une démarche personnelle c'est à dire que sans cet abonnement nous n'en aurions jamais entendu parler ou bien nous aurions du contacter une association pour l'allaitement. Une fois de plus le manque de formation et d'information sur l'allaitement s'est fait ressentir. J'ai d'ailleurs pour projet d'écrire une lettre au Ministère de la santé, qui atterrira sûrement à la poubelle, sur le rôle inexistant de l'Etat dans le parcours que nous avons suivi jusqu'à présent. J'ai besoin même si cela ne servira en fait à rien de mettre sur papier la colère que je ressens vis à vis des instituions publiques qui prônent les bienfaits de l'allaitement et ne font rien pour que nous y arrivions.

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